En couplant IoT et robotique, Eiffage finalise son gant bionique

En couplant IoT et robotique, Eiffage finalise son gant bionique

En couplant IoT et robotique, Eiffage finalise son gant bionique Le groupe de BTP développe un gant capable de déployer cinq fois la force de la main d’un homme de 30 ans. Objectif : équiper les collaborateurs sur les chantiers et ainsi réduire les troubles musculo-squelettiques.

L’alliance de la robotique, de l’IA et de l’IoT est cette année au cœur du Sido, le salon dédié aux objets connectés, qui se tient ces 10 et 11 avril à Lyon. Lors de cette 5e édition, Eiffage a décidé de mettre en avant son projet de gant bionique, qui illustre ce mariage des technologies. Le groupe de construction s’est intéressé début 2017 aux exosquelettes pour améliorer la sécurité de ses collaborateurs et réduire le risque de troubles musculo-squelettiques (TMS). « Nous avons étudié ce qui se faisait sur le marché pour la main car le poignet représente 40% des cas de TMS », explique Erick Lemonnier, directeur prévention d’Eiffage Infrastructures. Ces recherches ont abouti cette année-là à un partenariat avec la start-up suédoise Bioservo Technologies AB, qui conçoit des gants bioniques souples à destination des personnes handicapées.

Pendant un an et demi, les équipes des deux sociétés ont effectué des tests auprès d’une cinquantaine de collaborateurs d’Eiffage issus de différents métiers pour adapter la prothèse médicale au secteur du BTP. Objectif : réduire l’effort des collaborateurs, aussi bien pour pousser, tirer et soulever. La robustesse du gant a donc été renforcée, notamment pour rendre possible le travail en extérieur. Doté de trois doigts à l’origine pour servir de pince, le gant a été développé avec cinq doigts pour couvrir l’ensemble de la main. « Nous avons travaillé en mode itératif en faisant des allers-retours entre le terrain et la R&D pour détecter les évolutions nécessaires et améliorer le gant. Nous avons par exemple travaillé sur la vitesse de réaction des articulations synthétiques pour qu’elles viennent suppléer l’effort en quelques millièmes de secondes et sans inconfort pour l’usager », détaille Erick Lemonnier.

« Ce gant nous permettrait de maintenir dans l’emploi des personnes ayant perdu leur motricité »

Baptisé Ironhand, le gant bionique présente la particularité d’être entièrement souple et actif. « D’ordinaire, les exosquelettes sont rigides, et quand ils sont souples, ils ont un rôle passif. Sa deuxième particularité est d’être opérationnel pour tous les postes de travail alors que les autres modèles sont dédiés à une seule tâche. » Pendant les essais, l’équipe a eu la bonne surprise de constater l’effet curatif du gant : « Un salarié souffrant d’un problème de motricité a été équipé et a pu travailler normalement. Ce gant nous permettrait de maintenir dans l’emploi des personnes ayant perdu leur motricité », indique Erick Lemonnier, qui soulignera cet aspect lors de sa conférence de presse au salon.

25 à 86% d’efforts réduits

Dans ce projet, l’IoT joue un rôle essentiel. Des capteurs ont été disposés à l’intérieur du gant pour mesurer la pression et la flexion des doigts des travailleurs. Le gant bionique utilise la technologie SEM de Bioservo Technologies AB : « Les données des capteurs sont analysées par un microprocesseur qui va déclencher une réaction des articulations synthétiques à la hauteur de la force que l’opérateur aurait dû fournir », précise Erick Lemonnier. Ironhand est conçu pour déployer cinq fois la force de la main d’un homme de 30 ans.

Les derniers tests ont abouti à une réduction de 86% des efforts fournis par les salariés. © Eiffage

L’IoT permet ainsi d’obtenir des données sur les manipulations et de configurer le gant en fonction de chaque opérateur. « Grâce aux datas, nous pouvons mesurer les résultats du projet. Nous nous sommes rendus compte que plus le geste est fréquent, plus la réduction de l’effort est importante : elle va de 25% à 86% au maximum pour les mouvements répétitifs », se réjouit Erick Lemonnier, satisfait d’avoir augmenté le pourcentage au cours des derniers tests.

Des examens finaux sont en cours pour permettre une distribution du gant auprès de l’ensemble des collaborateurs, ainsi que sa commercialisation, en juin prochain. « De nombreuses entreprises d’autres industries nous ont contacté pour avoir des informations et se sont montrées intéressées, affirme Erick Lemonnier. Dès le départ, nous avions la volonté de créer un gant qui puisse avoir de larges applications car les chantiers sont aujourd’hui menés plus rapidement, il fallait donc un objet capable de s’adapter aux missions futures. » L’investissement du projet n’est pas communiqué mais Eiffage se dit très satisfait du bilan et réfléchit à un business-modèle.

Et Eiffage ne compte pas s’arrêter là. L’équipe d’Erick Lemonnier vient de se lancer dans la suite du projet pour concevoir un exosquelette souple destiné au bras complet. Encouragée par les retours positifs de ses testeurs, l’équipe va utiliser la même technologie pour son IronArm. « Nous travaillerons de manière similaire pour aboutir à un produit d’ici un an et demi », annonce Erick Lemonnier. Eiffage planche en parallèle sur un autre projet encore confidentiel mêlant IoT et robotique et étudie l’usage de robots collaboratifs pour résoudre certaines problématiques du BTP.

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