Finalcad, la start-up française qui digitalise les chantiers
Après avoir levé 35 millions d’euros fin 2018, la jeune pousse part à l’assaut des 250 plus grandes entreprises mondiales de construction.
Il est des révolutions qui n’adviennent jamais et d’autres qui prennent instantanément. Fin 2011, le site Internet de Finalcad n’est pas en ligne depuis 48 heures que la start-up française reçoit sa première demande de devis. Au bout du fil, le directeur de projet de l’entreprise en charge des travaux du centre commercial Le Grand Carré de Jaude, à Clermont-Ferrand.
Grâce à l’application Finalcad, l’ingénieur travaux en charge du relevé des défauts gagne deux heures par jour minimum, assure l’entreprise
« Il nous a trouvés en tapant ‘Logiciel de levée de réserves’ dans son moteur de recherches », se souvient David Vauthrin, l’un des cofondateurs de Finalcad. Le promoteur est à la recherche d’une solution qui lui ferait économiser du temps – et de l’argent – sur l’étape de constatation des défauts lors de la réception des travaux. « Problème de plomberie, interrupteur qui ne fonctionne pas…, énumère le dirigeant. A chaque défaut, l’ingénieur travaux faisait une croix sur un plan papier pour le localiser, écrivait de quoi il s’agissait, reportait le tout dans un tableur, etc. ».
Finalcad frôle le million d’euros de chiffre d’affaires dès sa première année d’existence
Mais ça, c’était avant l’application pour tablette développée par Finalcad. « Nous proposons une solution dans laquelle les plans sont numérisés. L’utilisateur choisit le défaut à signaler parmi une liste prédéfinie mais il peut aussi les renommer ou en créer de nouveaux, détaille David Vauthrin. L’appli propose également différents calques pour les plans d’architecte, de plombier, d’électricien, etc. S’il existe des plans avec la maquette numérique, l’utilisateur peut travailler directement sur celle-ci. Il peut également photographier le défaut depuis l’application. Au total, l’ingénieur gagne 2 heures par jour, minimum. » La conversion en euros est tout aussi parlante : « Nous avons un gros constructeur de logements qui dépense 300 000 euros par an chez nous et auquel nous faisons économiser 1,3 million d’euros sur la reprise de fenêtres », chiffre le patron de la start-up. Pour les clients, le compte est bon : Finalcad frôle le million d’euros de chiffre d’affaires dès la première année d’existence.
Depuis 2013, la jeune pousse vend aussi ses services aux industriels de l’infrastructure, comme la SNCF ou la RATP. « Nous sommes en train de signer des projets clé du Grand Paris, mais je ne peux pas en dire davantage », aguiche l’entrepreneur.
L’entreprise compte 170 collaborateurs, dont 65 en Asie
En 2014, la société ouvre une première filiale, à Singapour. Quatre ans plus tard, elle remet ça au Japon, après avoir conquis deux grands comptes locaux. Sur les 170 collaborateurs de Finalcad, 65 sont basés en Asie, les autres se répartissent entre la France, l’Espagne, l’Italie et la Belgique.
Mais le véritable tournant a lieu en 2016. Cette année-là, elle décroche un contrat pas comme les autres, puisque signé de la main du PDG du groupe Eiffage. Cette fois-ci, le deal porte sur l’ensemble des métiers du client et non plus sur une seule de ses branches d’activité. « Infrastructure, routes, génie civil, concessions, énergie… Dès le début, la vision d’Eiffage était d’équiper tous ses métiers les uns après les autres de nos solutions », savoure encore l’entrepreneur.
La start-up a signé une centaine de contrats groupe en 2018
Finalcad a conclu une centaine de marchés du même type en 2018. Un pivot de business model pour la start-up qui, désormais, ne vend plus des chantiers au coup par coup mais des abonnements. « Le fait d’être passé à un chiffre d’affaires 100% récurrent nous permet d’envisager l’avenir plus sereinement », se félicite David Vauthrin, sans révéler le montant du dit CA. « La prochaine étape, c’est de réussir à s’étendre au top 250 mondial des entreprises de construction. En 2018, nous en étions à un peu moins d’une vingtaine. Nous voulons doubler ce chiffre en 2019. » Parmi les derniers en date à avoir cédé aux sirènes de Finalcad, Fayat, l’un des plus grands groupes français du bâtiment et des travaux publics, révèle-t-il.
Pour appâter les majors, la société prévoit de recruter des commerciaux en nombre, grâce à 35 millions d’euros levés fin 2018 auprès notamment de Serena Capital et Draper Esprit. Des fonds qui serviront également au développement produits ainsi qu’à la recherche et développement d’une plateforme intelligente d’analyse des données, capable de fournir à ses clients des infirmations prédictives. « Nous pourrons par exemple estimer le nombre de jours de retard sur un projet de manière réaliste », avance David Vauthrin. Vaste marché.
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